Offen frisch und überraschend sind die Aromen. Zwar geizt er etwas mit der Frucht, dafür gefallen die Noten von allen Arten von Gestein und Feuerwerk. Der Wein polarisiert und gibt in der Tafelrunde den Anlass zu grossen Diskussionen. In einer Runde mit 17 Weinen schafft es der Bianco di Pugerna in den Final und erreicht Punktgleich mit dem Féchy «En Bayel» von La Colombe den ersten Rang. Spannend ist die Beobachtung, wie zwei völlig unterschiedliche Weine die Gunst der Liebhaber gewinnen.
Pour ce mini-championnat organisé le 7 octobre à Cernier (NE), j’ai demandé des échantillons du millésime 2012 à dix-sept producteurs de référence. Je les ai soumis à l’aveugle à un jury éclectique composé notamment du sommelier de Saint-Saphorin Jérôme Aké Béda et de l’œnologue neuchâtelois Christophe Landry. Le tournoi s’est déroulé sur le modèle des Lauriers de platine de Terravin: les vins ont été servis par quatre – cinq pour la première série. A chaque fois, les deux meilleurs pointages ont été retenus pour le tour suivant jusqu’à la finale.
En plus des vins de Gianfranco Chiesa et de Raymond Paccot, le dernier carré comprenait le chasselas de Fischilien du Cru de l’Hôpital, à Môtier (FR), et le Clos du Rocher de la maison Obrist, à Yvorne. Face à ces vins réputés, le Bianco Pugerna faisait figure d’ovni: le chasselas est un cépage confidentiel au Tessin, avec seulement 4,2 ha. Son expression était très différente de celle de ses concurrents. Le nez, retenu, exhalait des arômes de pierre chaude et d’épices. En bouche, sa structure imposante était portée par une acidité qui lui donnait un corps fuselé, tout en élégance, et une longue finale.
Outre la surprise tessinoise, le palmarès a mis en évidence l’incroyable diversité des meilleurs chasselas du pays. Parmi les demi-finalistes, on trouvait le chasselas du Clos des Pins à Dardagny (GE), le Gutedel sélection de Peter Schott à Twann (BE), le fendant Les Corles de Madeleine et Jean-Yves Mabillard-Fuchs à Venthône (VS) et Les Blassinges de Pierre-Luc Leyvraz à Chexbres (VD). La preuve que, dans une Suisse viticole cloisonnée par canton, le talent n’a pas de frontières.
Pierre-Emmanuel Buss pour la colonne «Tout cru» du samedi 19 octobre 2019, paru dans le journal «Le Temps»
Le Bianco Pugerna, un chasselas tessinois au sommet
Dans le domaine sportif, on parlerait d’une sensation. Un peu comme si la Suisse remportait la Coupe du monde de football l’an prochain au Brésil. Lors d’une dégustation opposant la crème des chasselas suisses, un vin tessinois (!) est arrivé en première position. En finale, le Bianco Pugerna de Gianfranco Chiesa a obtenu exactement le même nombre de points qu’En Bayel, cru parcellaire produit par l’artiste de Féchy Raymond Paccot – un incontournable présent sur la carte de nombreux restaurants étoilés.